Dans certains de ses domaines d'activité (méthodes d'accélération de la convergence, approximations rationnelles, polynômes orthogonaux, algèbre linéaire), le Laboratoire ANO se situe à la pointe de ce qui se fait mondialement et ses travaux servent de référence comme en témoignent ses contacts internationaux. De nombreux concepts et de nombreuses méthodes ont pris naissance dans ce Laboratoire.
Ces dernières années, le Laboratoire a diversifié ses activités scientifiques et de nouveaux thèmes de recherche ont vu le jour : arithmétique d'intervalles, parallélisation d'algorithmes, méthodes numériques pour les équations aux dérivées partielles et calcul scientifique intensif, systèmes dynamiques, méthodes numériques en contrôle linéaire.
Nous allons maintenant décrire nos activités de recherche. Il est évident que certains de ces thèmes ne sont pas étanches et ont de très fortes connexions entre eux.
Dans la suite, seuls sont pris en considération les travaux publiés ou acceptés. Les travaux soumis n'ont pas été pris en compte.
les numéros se rapportent à la bibliographie donnée après
B. Germain-Bonne
B. Germain-Bonne à dirigé la Thèse d'État de A. Bentbib à l'Université de Marrakech sur la résolution des systèmes d'équations linéaires en arithmétique d'intervalles.
N. Revol
Dans le cadre d'un ouvrage collectif portant sur la qualité des calculs sur ordinateur, diverses arithmétiques destinées à fournir des résultats plus précis que ceux des calculs en arithmétique flottante usuelle sont présentées. Une possibilité consiste à calculer en précision fixée mais grande, avec un nombre de chiffres laissé au choix de l'utilisateur : il s'agit de l'arithmétique multi-précision présentée dans [1].
L'arithmétique par intervalles, où chaque calcul fournit un intervalle contenant le résultat de façon garantie, est actuellement étudiée : d'une part, une implantation parallèle de l'algorithme d'optimisation globale de Hansen, qui est basé sur l'arithmétique par intervalles, est menée et les premiers résultats ont été présentés à la conférence TC7 et, d'autre part, le traitement des contraintes est en cours d'intégration.
Le calcul hardware des fonctions élémentaires (exp, sin, argth...) peut s'effectuer selon un algorithme à base d'additions et de décalages, très efficaces ; un algorithme permettant d'économiser beaucoup de ces additions et décalages au prix d'un petit nombre d'opérations supplémentaires est paru [65].
B. Beckermann
De nouveaux théorèmes de convergence pour les fractions continues de type sont exposés dans [5,9], en précisant le comportement asymptotique des dénominateurs associés en fonction de l'ensemble résolvant de la matrice de Jacobi associée. Des résultats de ce type (convergence uniforme, convergence en capacité) étaient connus seulement pour l'approximation de certaines fonctions de Markov par les fractions continues de type -- ici l'opérateur est auto-adjoint et l'ensemble des singularités de la fonction coïncide avec le spectre de l'opérateur de Jacobi. Actuellement on discute certaines généralisations pour l'approximation rationnelle d'un vecteur ou d'une matrice de fonctions : le but est de caractériser les domaines de convergence à l'aide des propriétés spectrales de l'opérateur associé.
C. Brezinski
Des estimations de l'erreur pour les approximants de Padé sont décrites dans [36].
La liaison entre approximants de Padé et méthodes de sous-espace de Krylov pour la résolution des systèmes d'équations linéaires est donnée dans [41].
A. Matos
Dans [60], une représentation intégrale de l'erreur des approximants de type Padé généralisés a été donnée. On en a déduit, pour des fonctions définies par des développements en série de polynômes orthogonaux classiques, des estimations de la vitesse de convergence de ces approximants. On a aussi obtenu des résultats sur le comportement asymptotique de l'erreur de ces approximants pour des fonctions de Stieltjes généralisées.
On s'est aussi intéressé à l'étude des approximants de Padé pour des séries orthogonales. On a obtenu des algorithmes récursifs pour le calcul de suites de ces approximants - algorithmes de type Frobenius et de type Kronecker. Des propriétés de convergence et d'accélération pour des suites d'approximants de Padé-Legendre ont été obtenues dans [62]. Des applications aux méthodes spectrales pour la résolution d'équations aux dérivées partielles ont donné de bons résultats numériques. Ce travail se poursuit et fait l'objet d'un sujet de thèse d'un étudiant de l'université de Porto (José Matos).
J. van Iseghem
Des utilisations de l'approximation vectorielle ont été développées en collaboration avec P.R. Graves-Morris : une autre façon de considérer l'approximation en deux points avec l'approximation rationnelle des séries de Laurent d'une part, un résultat de convergence pour ces approximations d'autre part [67].
La théorie des polynômes orthogonaux par rapport à une fonctionnelle matricielle a été développée. Les polynômes sont des vecteurs de polynômes et la relation avec d'autres théories où les polynômes sont matriciels est établie dans [66].
Le point de vue complémentaire de l'approximation rationnelle et des polynômes orthogonaux est le point de vue des fractions continues, le premier considéré historiquement parlant. Une définition nouvelle de quotient partiel de matrices a permis de définir des fractions continues matricielles. Ces définitions sont canoniques dans la mesure ou elles permettent d'associer la théorie des fractions continues aux théories d'orthogonalité matricielle et d'approximation précédentes [68]. Les fractions matricielles ont permis d'aborder d'autres problèmes : fonction résolvante et fonction de Weyl d'un opérateur représenté par une une matrice bi-infinie bande. Cette étude est complète dans le cas particulier où la bande est creuse avec une seule surdiagonale, et permet de considérer des fonctions de Stieltjes vectorielles [69]. On a pu ainsi caractériser les fractions continues de Stieltjes vectorielles et matricielles [70].
B. Beckermann
Ces dernières années, de nombreux chercheurs en calcul formel ont utilisé des éléments d'analyse numérique dans le domaine du calcul ``semi-numérique'' pour étudier la sensibilité des outils classiques en calcul formel par rapport aux perturbations des données. En collaboration avec l'université de Waterloo (Canada), on a proposé une méthode efficace et numériquement stable du type ``look-ahead'' pour tester si deux polynômes ``numériques'' sont premiers entre eux [6,8].
L'efficacité d'une méthode en calcul formel est souvent liée à la vitesse d'augmentation du nombre de chiffres des quantités intermédiaires. Pour la résolution efficace de certains systèmes linéaires structurés à coefficients dans un anneau abstrait (rencontrés par exemple dans l'approximation rationnelle scalaire, vectorielle ou matricielle) on a développé des algorithmes dits ``sans fractions'' [3,13,14]. Une généralisation de ces méthodes permet le calcul sans fractions d'une forme normale d'une matrice polynomiale [10].
C. Brezinski
De nombreuses méthodes itératives produisent des suites de vecteurs. Lorsque la convergence est lente, il est possible de transformer la suite en une autre suite de vecteurs qui converge, sous certaines hypothèses, plus vite. Une méthodologie générale pour de telles transformations a été donnée dans [32]. Des méthodes particulières sont introduites dans [49] et appliquées à l'accélération des méthodes itératives pour les systèmes linéaires.
Les articles [43,44] ont été écrits à la demande pour une encyclopédie. Ce sont de petites introductions au procédé d'Aitken et aux algorithmes d'extrapolation.
La liaison entre estimation de l'erreur et méthode d'accélération de la convergence est exposée dans [37].
Les équations aux différences jouent un rôle central dans les méthodes d'accélération de la convergence. Cette connexion est exposée dans [46].
B. Germain-Bonne
B. Germain-Bonne à dirigé la Thèse d'État de M.N. Senhadji à l'Université d'Oran sur le conditionnement des méthodes quasi-linéaires d'accélération de la convergence.
A. Matos
Basé sur cette nouvelle approche des méthodes d'extrapolation, on a étudié dans [61] le noyau et les propriétés d'accélération de suites de transformations de la forme , où est la suite dont on veut calculer la limite, est une estimation de l'erreur et est un opérateur aux différences. Des résultats ont été obtenus pour différentes classes d'opérateurs en utilisant la théorie des opérateurs linéaires. On a donné une méthode qui permet, à partir du développement asymptotique de l'erreur d'une classe de suites, de construire un opérateur tel que la transformation correspondante accélère cette classe.
C. Brezinski
En contrôle linéaire, on a besoin, pour les systèmes à une seule entrée et une seule sortie, de représenter la fonction de transfert par une fraction rationnelle de degré moindre. Pour cela, on utilise les approximants de Padé qui, pour une raison de stabilité numérique, sont calculés en utilisant leur connexion avec la méthode de tridiagonalisation de Lanczos. Le même problème se pose pour les systèmes à plusieurs entrées et plusieurs sorties. Cette question a été étudiée dans un travail soumis.
Dans le cadre d'un nouveau cours de DEA, un livre sur les aspects numériques du contrôle linéaire est en cours de rédaction.
C. Calgaro
L'utilisation de la méthode de décomposition de domaine augmente le potentiel de parallélisme du calcul en éléments finis. L'article [56] considère une méthode de type Schur duale, afin de ramener le problème de Stokes à un problème de point-selle qui sera résolu sur l'interface des sous-domaines grâce à la détermination d'un multiplicateur de Lagrange. Un préconditionnement du problème dual est aussi considéré.
N. Revol
L'étude de la parallélisation des algorithmes de type Branch and Bound a été menée au LIFL (Laboratoire d'Informatique Fondamentale de Lille) et a conduit à la conception et au développement du support d'exécution parallèle PM. Une collaboration a permis d'une part de paralléliser l'algorithme d'optimisation globale de Hansen, qui relève de la catégorie Branch and Bound, et d'autre part d'étendre PM pour lui permettre de gérer des architectures parallèles hétérogènes (typiquement des grappes de PCs avec réseau rapide reliées entre elles par un réseau lent de type Internet) : les divers aspects de ce travail sont présentés dans [64] et [63]. De plus, un cours sur la parallélisation des algorithmes Branch and Bound a été donné lors d'une école de troisième cycle au Maroc.
B. Beckermann
Une manipulation numériquement stable des polynômes orthogonaux est possible à partir des coefficients de la récurrence à trois termes associée. Souvent, ces coefficients peuvent être obtenus avec une grande précision par l'algorithme des moments modifiés, en utilisant un autre système connu de polynômes orthogonaux. Dans ce contexte, le conditionnement de certaines applications non-linéaires sous-jacentes a été étudié [7]. L'étude d'une généralisation vectorielle est en cours [76].
Dans des domaines d'applications comme la théorie du codage ou les systèmes dynamiques de Toda, on rencontre des polynômes orthogonaux par rapport à une orthogonalité discrète. L'asymptotique de ces polynômes orthogonaux discrets a été discutée et une conjecture de Rakhmanov résolue [15].
S. Belmehdi
Une suite
orthogonale par rapport à la forme est
semi-classique de classe si et seulement si vérifie une équation
fonctionnelle dans le dual topologique de l'ensemble des polynômes à
coefficients complexes (ou encore si la fonction poids -lorsqu'elle existe-
vérifie une équation différentielle linéaire du premier ordre,
homogène à coefficients polynômiaux), est un paramètre lié à
l'équation fonctionnelle.
Une étude exhaustive de la classe
a été faite, il se trouve que les polynômes orthogonaux par rapport à
ces formes jouent un rôle important en mécanique quantique, en cinétique,
en statistique, etc...
A partir de l'équation fonctionnelle
vérifiée par une forme linéaire semi-classique, nous avons mis sur pied
un algorithme qui détermine les coefficients de la relation de récurrence
à trois termes vérifiée par les polynômes orthogonaux associés à
cette forme [21].
Karlin et Mc Gregor ont montré les liens entre les processus de naissance et
de décès et les polynômes orthogonaux. Dans ce cadre, les polynômes
associés tiennent un rôle central (solution de l'équation de
Chapman-Kolmogorov). Les polynômes associés appartiennent à une famille
beaucoup plus large, qu'on appelle les polynômes de Laguerre-Hahn, en
d'autres termes, si est la forme par rapport à laquelle
est orthogonale, et la fonction de Stieltjes formelle
associée à .
est de Laguerre-Hahn si et
seulement si vérifie une équation différentielle de Ricatti.
Ici, au départ à l'aide de Reduce, puis de Mathematica et ensuite
analytiquement nous avons établi les équations différentielles du
quatrième ordre vérifiées par les polynômes associés. D'autres
auteurs ont eu énormément de difficultés à obtenir ces résultats (cf.
R. Askey, J. Wimp, M. Ismail, J. Letessier, G. Valent....) [21].
Récemment nous avons établi une version algébrique de la formule de
Rodrigues, pour les classiques sans faire appel à aucune représentation des
forme linéaires qui leurs sont associées; la notion clef est l'opérateur
adjoint de l'opérateur dérivation.
Nous avons obtenu des
résultats importants sur la localisation des racines des polynômes
orthogonaux classiques (définis positifs ou pas) sans faire référence à
des théorèmes de type Klein ou Hurwitz.
Nous avons mis en
évidence des suites de polynômes orthogonales par rapport à des formes de
type Sobolev.
Une nouvelle caractérisation des polynômes
orthogonaux semi-classiques nous a permis de tirer des informations sur la
multiplicité des zéros de ces polynômes [21].
Certains problèmes de physique exigent l'évaluation des intégrales
contenant le produit de trois polynômes (voire plus); pour résoudre cette
question, nous avons développé le produit des polynômes selon une des
suites. Les coefficients qui interviennent dans ce développement sont
appelés coefficients de linéarisation, ces coefficients vérifient des
équations aux différences partielles ou des relations de récurrence de
type fini. Ces équations ont été traitées à l'aide de Mathematica et
Maple [20].
Un problème lié au précedent est d'exprimer
une suite de polynômes orthogonaux en fonction d'une autre; les coefficients
de ce développement sont appelés coefficients de connexion, ici aussi nous
obtenons des équations aux différences partielles,qui ont été
étudiées à l'aide de Mathematica et nous avons donné des conditions sur
leur positivité (la positivité des coefficients de connexion a été une
clef importante dans la démonstration de la conjecture de Bieberbach par
Louis de Branges) [19].
M.D. Benchiboun
Dans le cadre d'une thèse d'habilitation avec S. Belmehdi, nous travaillons sur les polynômes orthogonaux matriciels. Nous avons d'abord commencé par définir ces polynômes et par donner un certain nombre de propriétés qui sont évidemment utilisées par la suite. Des généralisations de résultats fondamentaux des cas scalaires et vectoriels ont été établies (comme par exemple la relation de récurrence à trois termes ou l'orthogonalité des polynômes dérivés). Nous continuons bien sur à travailler sur ces polynômes et plus particulièrement sur leurs applications. Ces travaux sont en phase de rédaction et seront prochainement soumis pour publication.
C. Brezinski
Dans [22], on donne des propriétés des racines de diverses familles de polynômes biorthogonaux.
Des polynômes orthogonaux au sens des moindres carrés sont décrits dans [47].
B. Beckermann
Les matrices possédant une certaine structure -- comme par exemple les matrices de Vandermonde avec des abscisses réelles, les matrices de Hankel définies positives et les matrices de Krylov construites à partir d'une matrice symétrique -- sont considérées comme étant toujours très mal conditionnées, même si elles ont une taille modeste. Confirmant cette observation, des bornes inférieures pour le conditionnement des éléments de ces classes particulières de matrices ont été proposées dans [16], bornes qui sont asymptotiquement atteintes.
Dans l'approximation polynomiale au sens des moindres carrés on rencontre la nécessité de mesurer l'erreur des approximants liée à une incertitude sur les données. Pour atteindre ce but, on a mené une étude sur le conditionnement des matrices de Vandermonde généralisées avec une distribution donnée des abscisses (par exemple équidistantes) [11]. Dans ce but, on se sert d'une généralisation récente de la théorie du potentiel dans le plan complexe en présence d'un champ extérieur où l'on ajoute encore une contrainte sur les mesures en considération.
Dans la résolution par le gradient conjugué des systèmes d'équations linéaires provenant par exemple d'une discrétisation d'une équation aux dérivées partielle, on observe souvent une convergence particulièrement rapide dite ``superlinéaire''. Une explication heuristique donnée par de nombreux auteurs est la répartition non homogène du spectre. Dans une collaboration en cours avec l'Université Catholique de Leuven (Belgique), on a pu vérifier théoriquement cet argument et justifier analytiquement le comportement superlinéaire de convergence [18]. Comme outil essentiel on se sert de la théorie du potentiel logarithmique. Dans ce contexte, on a également obtenu des résultats sur la convergence des valeurs de Ritz.
C. Brezinski
De nombreux travaux se rapportent aux méthodes numériques pour la résolution des systèmes d'équations linéaires.
Les méthodes de projections ont été exposées dans [1,24].
Dans les méthodes de projection basées sur la méthode de Lanczos, une division par zéro ou par une quantité voisine de zéro peut se produire. C'est un problème algorithmique important qui, s'il n'est pas traité, conduit soit à un arrêt de la procédure soit à une instablité numérique. Ces questions ont été résolues à l'aide de la théorie des polynômes orthogonaux formels dans [72,23,26,31,39,40] pour les divers algorithmes de Lanczos ainsi que pour le CGS et le BiCGSTAB. Une comparaison de diverses stratégies de traitement de ce problème est faite dans [80]. Dans [51], on compare l'approche matricielle de ces questions avec celle utilisant les polynômes orthogonaux formels. La référence [53] est une synthèse avec, en plus, l'introduction du préconditionnement dans la théorie.
L'un des inconvénients de la méthode de Lanczos est qu'elle nécessite d'effectuer des produits avec la matrice transposée du système. C'est pour éviter cet inconvénient que le CGS et le BiCGSTAB on été proposés. Cependant, les coefficients des relations de récurrence de ces algorithmes sont les mêmes et l'on peut donc programmer simultanément et à coût supplémentaire très faible plusieurs de ces algorithmes. Les articles [25,28,30] sont consacrés à cette idée.
Des modifications de la méthode de Lanczos en vue de sa parallélisation sont abordées dans [91]. Des techniques de redémarrage et de déflation de la méthode GMRES sont données dans [92].
La théorie des méthodes de Vorobyev et de Lanczos par bloc pour la résolution des systèmes linéaires avec plusieurs seconds membres est exposée dans [52]. Des algorithmes de type Lanczos sont donnés dans [94].
Diverses mises en uvre de la méthode de tridiagonalisation de Lanczos sont comparées dans [50] du point de vue de leur stabilité numérique.
Lorsqu'un système d'équations linéaires est mal conditionné, les erreurs dues à l'arithmétique de l'ordinateur polluent le résultat. Une technique consiste à le régulariser. Cependant, le choix du paramètre de régularisation est un problème délicat : s'il est trop petit, on ne gagne rien en précision tandis que, s'il est trop grand, la solution exacte du système régularisé est trop éloignée de la vraie solution. Des techniques d'extrapolation pour éviter ces inconvénients sont proposées dans [33].
Des méthodes hybrides, qui combinent deux méthodes itératives pour en construire une meilleure, sont décrites dans [27]. Elles ont été étendues aux systèmes non linéaires dans [29] et appliquées aux équations aux dérivées partielles.
Des estimations de la norme de l'erreur de la solution approchée d'un système linéaires sont données dans [42], voir [35] pour un résumé. Elles sont valables pour toute norme et toute méthode.
C. Brezinski, J.P. Chehab
Des méthodes de descente mettant en jeu des paramètres différents selon les composantes sont proposées dans [38]. Dans [34], elles ont été étendues aux systèmes d'équations non linéaires avec des applications aux équations aux dérivées partielles.
J. van Iseghem
Les méthodes de Lanczos pour la résolution des systémes linéaires sont en fait l'utilisation systématique des polynômes orthogonaux pour générer des approximations de la solution. L'utilisation de l'orthogonalité vectorielle semble une alternative aux méthodes dites tronquées. Utilisée en dimension variable, cela semble une alternative aux méthodes dites redémarrées (article soumis).
B. Beckermann
Les opérateurs aux différences non-symétriques sur l'ensemble des suites de carré sommable ont de multiples applications. Néanmoins, leur théorie spectrale semble très peu developpée. Une caractérisation équivalente de l'ensemble résolvant d'un opérateur à trois diagonales en fonction de l'asymptotique des polynômes orthogonaux formels associés a été proposée dans [17]. Cette étude a été poursuivie dans [12] où l'on discute quelques généralisations du problème classique des moments et celui de l'extension auto-adjointe d'un opérateur de Jacobi.
J. van Iseghem
Les études précédentes (théorie des fractions continues vectorielles et matricielles, polynômes orthogonaux vectoriels) ont permis de chercher la solution de certains systèmes dynamiques discrets définis par une paire de Lax où apparaît comme la matrice d'un opérateur aux différences non symétrique défini sur . La méthode suivie est la méthode spectrale inverse pour trouver la solution sous forme d'une fraction continue matricielle ou vectorielle. Elle est ainsi constructive en fournissant une suite explicite d'approximations rationnelles de la solution [69,71]. Ces travaux ont été particulièrement favorisés par les collaborations qui ont pu être développées avec les Universités de Moscou et de Nizni Novgorod.
C. Calgaro
La résolution des équations aux dérivées partielles non linéaires évolutives reste un problème très difficile surtout lorsque la solution ne converge pas vers un état stationnaire. L'intégration sur de très longs intervalles de temps, ainsi que des discrétisations très fines en espace, amène à résoudre des problèmes de très grosse taille à chaque pas de temps.
Le premier enjeu consiste à trouver une notion de séparation des échelles dans le cadre des éléments finis et des différences finies. Cette séparation est à la base des méthodes multi-niveaux qui portent sur le traitement différent des diverses échelles de la solution. Une nouvelle approche consistant à négliger les variations en temps des termes d'interaction entre les grandes et les petites structures se trouve en [54]. L'algorithme proposé a une structure en V-cycles et permet de ne pas résoudre le problème de Burgers visqueux sur tous les niveaux à chaque pas de temps. L'étude théorique et numérique a été ensuite étendue aux équations évolutives de Navier-Stokes dans [55], en ajoutant une analyse locale des termes d'interactions entre les diverses échelles.
J.P. Chehab
La résolution numérique d'équations aux dérivées partielles avec une grande précision, c'est-à-dire comparable à celle des méthodes spectrales, peut être réalisée en différences finies à l'aide de schémas compacts (SC). Il est nécessaire de pouvoir résoudre efficacement les systèmes linéaires mettant en jeu les matrices produites par cette technique de discrétisation (SC) (ces matrices sont pleines). Les SC peuvent être vus comme des approximations quasi-rationnelles d'opérateurs aux différences ce qui motive l'utilisation de préconditionneurs polynomiaux. Dans certains cas on a démontré que le conditionnement infini des matrices ainsi préconditionnées demeurait borné indépendamment de la taille du système considéré (Note ANO 406).
D'autres travaux portant sur le préconditionnement, à l'aide notamment des préconditionneurs hiérarchiques, ont été réalisés.
Les préconditionneurs hiérarchiques (PH) sont utilisés pour produire des structures d'ordre de grandeurs différents en des points distincts d'un maillage ou d'une grille, selon que l'on discrétise le problème en différences finies ou en éléments finis. Cette hiérarchie a priori des blocs de composantes d'un vecteur représentant la solution discrète d'un problème, motive la conception de nouvelles méthodes numériques où les blocs, associés aux niveaux de grille, de la plus grossière à la plus fine, sont traités différemment les uns des autres.
Cette approche a permis de développer des méthodes multiparamètres pour la résolution de problèmes aux valeurs propres non-linéaires [34], en généralisant des méthodes de relaxations non-linéaires de type Richardson [29].
Une des clés des méthodes multi-niveaux réside dans les "qualités" de compression de données des (PH). A cet effet deux direction ont été considérées :
L'association aux PH des schémas compacts d'interpolation a permis d'améliorer les taux de compression [57] et offre un outil pour la mise en uvre de méthodes de type multi-niveaux en différences finies ; on augmente ici l'ordre du schéma d'interpolation utilisé d'une grille à l'autre.
L'autre idée développée consiste à extraire localement le schéma d'interpolation de la discrétisation de l'EDP considérée ; on s'appuie sur la décomposition de certains opérateurs aux différences en opérateurs d'interpolation et en opérateur identité [58].
Certains membres du Laboratoire publient peu ou pas. Cependant leur rôle important ne peut être occulté et leur appartenance au Laboratoire ne peut être remise en question. Ils effectuent en effet des tâches d'animation de la recherche (F. van Iseghem), de direction de thèse à l'étranger (B. Germain-Bonne), de conseils auprès de collègues et d'étudiants lillois en thèse et en HDR (F. van Iseghem), de présidence de jurys (J. Denel), de recherche de stages et de conseils auprès de partenaires industriels ainsi que de promotion des activités du Laboratoire (J. Beuneu, J. Denel), de gestion des ordinateurs et des finances (B. Germain-Bonne), de projets d'enseignement liés aux nouveaux médias (en particulier un site web d'analyse numérique écrit par J. Beuneu : http://www.univ-lille1.fr/ eudil/jbeuneu/) et d'occupations administratives diverses. Ces travaux sont loins d'être négligeables et ne doivent, en aucun cas, être sous estimés. Deux membres du Laboratoire ANO appartiennent à l'IUT. Ils doivent assurer des tâches administratives lourdes, tant sur le plan régional que national. M.D. Benchiboun continue cependant des recherches en vue de l'obtention d'une HDR et doit bientôt soumettre des articles à des journaux. F. Hocine n'a pu consacrer beaucoup de temps à la recherche à cause de problèmes familiaux graves. Cependant, elle a collaboré avec une équipe de physiciens lorientais (Laboratoire de Polymères et Procédés L2P) sur la simulation de la fusion et de la cristallisation de polymères chargés dans un calorimètre puis avec le Laboratoire SABRES (Laboratoire de Statistique Appliqué de l'Université de Bretagne Sud).
Une fois déduits le BQR et le prélèvement de l'UFR pour son fonctionnement, il nous reste, pour un an, les sommes suivantes
fonctionnement | 119000 F |
équipement | 59000 F |
Les dépenses de fonctionnement se répartissent en
abonnements aux journaux | 55820 F |
location photocopieuse, maintenance, photocopies externes | 17480 F |
téléphone, fax | 6000 F |
fournitures de bureau | 12000 F |
frais de calcul | 8000 F |
congrès (frais d'inscription et de déplacement), | |
invitations de collègues pour jurys de thèse, missions | 19700 F |
Nous nous sommes équipés de PC et de stations SUN et actuellement nous constituons des réserves en vue de l'acquisition d'une station plus puissante. Une imprimante laser, un scanner et des terminaux ont également été achetés.
Les crédits suivants on été dépensés en investissements informatiques
1997 | 15980 F |
1998 | 96134 F |
1999 | 53887 F |
2000 | 19038 F |
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