Arithmétique
marchande et arithmétique lettrée : des normes dans les
pratiques mathématiques
par Andrea Bréard
Résume
: Quand on étudie l’histoire des algorithmes
de calcul de la Chine pré-moderne, il est en particulier
manifeste que, en divers lieux et à diverses époques, les
outils de calcul disponibles (baguettes, bouliers et pinceaux) ont
conditionné, pour une large part, les mathématiques
pratiquées par tel ou tel groupe social. Le constat d’une telle
diversité des pratiques ne va pas de soi : l’historiographie a
mis à l’écart certaines méthodes et n’en a
transmis que celles liées à ce qui a été
considérée par les lettrés comme l’orthodoxie des
mathématiques.
En donnant quelques exemples en provenance de l’arithmétique de
la Chine du XVe et XVIe siècle, je souhaite initier un
débat-échange sur les processus de normalisation et de
marginalisation de certaines manières de faire les
mathématiques.